Liberté

Ornella,

Tu étais notre amie, notre admiratrice parfois destructrice. Bien souvent tu nous as fait souffrir dans des chaussons de danse et même récement des talons mais l'ensemble servait notre mise en valeur et notre capacité artistique. Nous te prenions pour une jeune fille ex élève en classe non mixte, élevée dans l'amour du Christ et d'autrui et qui avait fait bien retenu la leçon de tant d'années de haute éducation: "les baskets, tennis ou assimilés ne sont pas faits pour marcher mais pour faire du SPORT". Aussi tu nous ornais de ballerines, petites chaussures de villes, bottes et éventuellement des talons et c'est ensemble que nous arborions fièrement ces multiples parures divines que tu possèdes.

Mais quoi? le vent tourne? Soupir New York, voyage fatidique, ville démoniaque et tentatrice qui t'a forcé, oui, forcé à t'encombrer de 14kgs de shopping dont cette paire de converses noires. La première. Le démon. Il fallait te voir peiner à enfiler ces monstres.. vraiment ce n'est pas ton truc. Et après une journée de marche et de vélib et de craquinette chocolat,nous nous rebellons contre ces chaussures étroites et dures, douloureuses qui enferment, enclavent et alourdissent notre gracieuse marche de femme décidée. Oui nous sommes petits, fragiles et sensibles; et oui nous aimons les Repetto, les Marc Jacobs, les Gérard Darel et les American Eagle.

Un mot , un seul: LIBERTE

Tes pieds.