lundi 2 novembre 2009

Chapeau Bas


"Quand j’y suis [en Afrique] et que les gens voient mon nom et la couleur de ma peau, ils pensent que je suis des leurs. Or, par mon histoire, c’est faux. J’ai souvent rencontré des Français qui ont été élevés en Afrique et qui sont plus africains que moi. Alors qu’eux, en Afrique, dans le regard des autres, ils restent étrangers… Ironiquement, c’est en France que je peux paraître étrangère. "

Ces mots, j'aurais presque pu les écrire.Le choc.

Quelle ne fut pas ma surprise ce matin en découvrant que Marie Ndiaye avait reçu le prix Goncourt pour son roman Trois femmes puissantes, paru aux éditions Gallimard! Aussi je ne taris pas d’éloge sur Marie Ndiaye, assez pour la mettre à égalité avec celle que je considère comme la déesse de la littérature noire anglo-saxonne, la britannique Zadie Smith.

Alors, Marie Ndiaye, qui es-tu? Née en banlieue parisienne d’un père sénégalais et d’une mère française, soeur de Pap Ndiaye, historien et grand spécialiste de la question noire en France, voilà que l’on t’appelle franco- sénégalaise pour te rappeler à tes origines si jamais tu avais oublié…

Comme Smith, tu luttes avec les démons identitaires et soulèves la question de ces afropéens, de ces Européens d’Afrique, de ces Africains d’Europe, souvent stigmatisés, trop incompris par ceux qui voudraient les faire rentrer dans des cases, au sens propre comme au figuré.

Depuis longtemps, je me demande ce que ces concepts ( être une femme noire, être une femme africaine) impliquent mais j’en parlerai dans un autre article. En attendant, je trouve des éléments de réponses dans vos oeuvres, Mesdames Smith et Ndiaye en y lisant une reconnaissance de mes propres questions et contradictions. !

Et surtout…Chapeau bas, Marie!

mardi 29 septembre 2009

Kiribati

Cela fait des jours entiers que je cherche les mots pour raconter mon expatriation fameuse Outre-Atlantique...mais je crois que je ne sais pas par où commencer.

Mais en attendant, quand j'arrive le matin au boulot, la délégation américaine aux Nations Unies offre ca:


Ca se passe de mots. Révision de l'alphabet.
Anthropologie. Assembly. Ban Ki-Moon. Bubble teas. Brooklyn. Buttercup cupcakes. crazy Cat. Chrystler building. Custard. Dresses. Ecclectic. First Ladies. Gloomy-subway. Harlem. Jazz Club. Kiribati. Lose weight. Low fat obsessed new yorkers. M&M's almond. Networking. Obama. Protocol. Staten Island parties. St Mark's. Trader's Joe. UN. Vodka & Cranberry. Wonder-roomate. Yoga.




jeudi 3 septembre 2009

De la lumière vers la lumière














Gné tô mélé gni gné kpô, osô lonlon va nama

Doré méla signé wo, mawô épé lonlon nou

Titia wô dolo béna, dévi mémo zankolo

Zankolo kolo yé, dévi mémo zankolo


J'ai décidé de vivre dangereusement.

Aller sur la terre de mes ancêtres, vivre à 22 sans eau & sans électricité, donner des cours d'anglais et faire de la prévention sida dans un village de montagne, faire de la moto sur des routes chaotiques serpentant à travers les montagnes verdoyantes sans casque et à fond les ballons, monter à 10 dans des taxis défoncés, boire du Sodabi et du vin de palme dans la matinée pour tromper la faim, savoir se contenter de peu et être en sérieuse carence de protéines/calcium/vitamines, avoir le ventre rempli de noix de coco fraîches et de pommes d'eau, apprendre des mots d'Ewé, manquer mille mois de chuter sur les sentiers, manger des FanIce à Kpalimé, chanter et danser au rythme des djembés, nager dans des cascades, au coeur de la montagne, prendre des douches à 4 avec un seau d'eau ou sous l'orage, les guerres de dortoirs: dormir dans le salon, sur une natte...sur un lit parfois et avoir une séance d'exorcisme-voodoo comme cadeau d'anniversaire.

Tomber et retomber amoureuse.

Mais le plus beau jour reste mon mariage, célébré par un cousin rencontré au hasard de la vie, en D4, sous les yeux de ma témoin et meilleure amie Nenny*.

De la lumière vers la lumière.


*Allez voir son blog pour un récit en couleurs de notre voyage au Togo.